The French dream more : un an à Shanghai

It’s so Shanghai !

Kyoto

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Je suis arrive hier au Japon, et tout se passe super bien ! J’ai passe pas mal de temps dans l’avion, le(s) trains, le(s) bus, mais ca y est, je suis arrive ce matin a l’aube a Kyoto, et j’en ai deja profite aujourd’hui =)     
 
J’ai deja visite un chateau construit par Ieyasu Togugawa, qui contient les celebres parquets-rossignols, ceux qui chantent quand on marche dessus ! Ils font effectivement des jolis couinements caracteristiques grace a un savant systeme de coins places sous le parquet, je ne vous ferais pas croire que j’ai compris les explications en japonais, mais il y avait des dessins. Je veux absolument les memes dans mon chateau prive quand je serai grand…
 
Je me suis aussi deja inflige la visite de plusieurs temples zen. Je suis surpris par leur aspect depouille. Tous les bois sont a nu, les peintures sont minimalistes, comme des estampes sur des paravents. Les decorations sont rares et la couleur qui domine est le bois fonce, presque noir, les nervures et l’attaque du temps bien evidentes. C’est TRES different des palais chinois, qui sont plutot construits dans le but avoue d’en mettre plein la vue, avec des dechainements de dorures, de peintures cinabres (la belle couleur rouge profond des temples chinois), de bleu, de vert, de dragons, de phenix, de milliers de details ciseles, etc. Quelques batiments d’inspiration chinoise quand meme. Beaucoup de touristes chinois par ailleurs, tres… typiques… Vous voyez le cliche du Japonais a Paris qui photographie tout et n’importe quoi ? Vous voyez le cliche du touriste francais qui passe son temps a raler et a prendre les locaux pour des debiles, tout en se comportant comme un abruti ? Melangez les deux, vous avez un chouette groupe de Chinois qui chahutent dans les fontaines qui servent a faire les ablutions rituelles, qui ralent sur leur guide parce que les visites « durent trop longtemps » (juste alors que j’etais content de trouver un groupe de Chinois pour comprendre un peu les explications) et qui parlent tres fort. Cool, je les aime, meme a l’etranger ils sont insupportables =D
 
Le Japon, ses Japonais. D’une amabilite extreme pour l’instant, mais je deteste le fait de ne pas parler du tout japonais. J’ai depasse ce cap en chinois et c’est tres difficile dans un contexte si ressemblant de ne pas pouvoir se faire comprendre, parce que je ne sais rien dire en japonais. Beaucoup de gens parlent anglais, mais c’est penible de devoir aborder les gens en anglais et de passer pour un gros touriste (certes, je suis un gros touriste) faute de pouvoir dire des trucs simples en jap’. Meme pas un merci/bonjour/jevoudrais/s’il vous plait, c’est dur.
 
La vie est tres chere. Et meme, la vie est TRES chere. J’en suis a ne pas faire les conversion vers le yuan (c’est plus facile) mais directement en euro, je me suis apercu que ca me rendait super radin de me rendre compte de l’ecart des prix entre la Chine et le Japon (c’est pourtant bien logique).
 
Je ne vais pas plus loin sinon je vais finir parler des geishas et des sushis et vous allez croire que je n’ai jamais mis les pieds au Japon.
 
Ecrivez-moi des mails si vous voulez que je vus rapporte quelque chose en particulier !

Written by shanghaida

janvier 29, 2009 at 10:00

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Reprise des billets

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Comme vous le savez peut-être, la censure chinoise frappe ce blog, ou plutôt l’hébergeur de ce blog. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais ça n’est pas la première fois que je suis surpris par leur stratégie de blocage, disons, un peu erratique  =)

En tous cas, ça m’empêche parfois d’accéder à ce blog (quand le réseau est chargé) et bien souvent de publier des billets ou de mettre des photos en ligne. Du coup, j’ai fini par en avoir un peu assez de passer des heures à poster et commenter des photos dans des billets pour finalement voir tout annulé parce que la connexion est trop lente. J’ai donc largement déserté ce site pour aller faire des tas de choses intéressantes ailleurs (ou pas mais peu importe). J’espère que vous me pardonnerez et que vous serez indulgents avec mon rythme de publication qui ferait se gonfler d’orgueil un paresseux asthmatique en comparaison.

Très bientôt, un pot-pourri des articles qui m’ont fait le plus rire/hausser les sourcils/me poser des questions fondamentales sur l’avenir de l’humanité/soupirer dans le China Daily, le journal chinois en anglais dans lequel on perçoit parfois une LEGERE orientation propagandiste, le récit en images de mes aventures à Pékin, tout ce que vous devez savoir si vous voulez venir en Chine et que votre principale source d’informations jusqu’ici a été Le Lotus Bleu, le récit du Nouvel An chinois à Shanghai (ça se passe le 26 janvier).

D’ici un mois, le récit de mon voyage au Japon. Le retour de la calligraphie. Les xiaochi.

Et plus, n’hésitez pas à me demander des choses en particulier !

le photographe (oui au service des visas il y a des photographes et pas de Photomaton) doit avoir lhabitude des peaux moins claires et le scan na rien arrangé.

Pour vous remercier de votre soutien, voilà ma photo. Je sais, ça fait un peu mégalo mais je suis sûr que ça vous fait plaisir. J'ai aussi l'air un peu pâlot, mais en fait ça va: le photographe (oui au service des visas il y a des photographes et pas de Photomaton) doit avoir l'habitude des peaux moins claires et le scan n'a rien arrangé.

Written by shanghaida

janvier 22, 2009 at 12:49

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Le cours de calligraphie du dimanche après-midi !

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Voilà quelques jours que je vous fais attendre, voici donc le récit de mon après-midi d’immersion dans la Chine telle qu’on se la représente en Occident (attention à la désillusion !).

Après la Messe, j’ai rendez-vous avec Zhou Laoshi (le professeur Zhou, 周老师) et An Laoshi (le professeur An 安老师). Aucun de ces deux professeurs ne parlant anglais, ils veulent me faire passer un cours-test pour voir si je suis capable de suivre. Je dois ici remercier une des mes amies shanghaienne qui, en apprenant que j’étais intéréssé par des cours de calligraphie, s’est jetée sur un téléphone pour me trouver un cours intéréssant et « pas un cours pour 老外, steuplait ». 老外 = laowaï, c’est la façon vulgaire d’appeller les étrangers en Chine.

Sorti de la messe vers 12h, je croyais devoir commencer le cours à 13h00, mais il s’avéra que ce serait plutôt 15h00, ce qui me laissait le temps d’aller à l’école de calligraphie à pieds, alléluia. Les photos de la Chine que vous attendiez, je vous les livre enfin dans ce post consacré aux petites rues typiques et à la Vieille Ville de Shanghai. Attention les yeux ! Pour voir toutes les photos, rendez-vous sur l’album PICASA.

Début de la promenade dans les rues de Shanghai, dans les coins pas très classes qui vous font tellement plus aimer cette ville que tous lacier et le verre de Peoples Square.

Début de la promenade dans les rues de Shanghai, dans les coins pas très classes qui vous font tellement plus aimer cette ville que tout l'acier et le verre de People's Square.

Les 小吃, petite nourriture. Des petites cuisines ambulantes qui permettent de manger des pains fourrés à toutes sortes de choses, des nouilles, des raviolis, etc. Un rapport qualité-prix incroyable, imbattable, pas très diététique, facile à manger, un des plus grands petits plaisirs de la ville chinoise.

Les 小吃, "petite nourriture". Des petites cuisines ambulantes qui permettent de manger des pains fourrés à toutes sortes de choses, des nouilles, des raviolis, etc. Un rapport qualité-prix incroyable, imbattable, pas très diététique, facile à manger, un des plus grands petits plaisirs de la ville chinoise.

Je me suis enfoncé dans le quartier, en prenant vaguement la bonne direction. Comme souvent, j’avais comme point de repère le croisement de deux rues (les rues pouvant être très longue, c’est plus pratique de connaître le croisement). Tout ce qu’il me restait à faire, c’était de trouver une de ces deux rues que je savais être dans le coin (中华路, Zhonghua Lu, une loooooongue rue Nord-Sud). Ensuite, on se repère grâce aux poins cardinaux, qui sont indiqués sur tous les panneaux de rue…

On voit bien les points cardinaux (W = West = Ouest, E = East = Est).

On voit bien ici les points cardinaux (W = West = Ouest, E = East = Est).

des immeubles croulants sur fond de Financial Center, plus haut building de Shanghai (et design le plus raté). Mais si, vous savez, le décapsuleur de 420m de haut !

Les contrastes de Shanghai la fourmi : des immeubles croulants sur fond de Financial Center, plus haut building de Shanghai (et design le plus raté). Mais si, vous savez, le décapsuleur de 420m de haut !

En flânant, je remonte vers le Nord, et je finis par me retrouver pas loin du Bund, la célèbre avenue coloniale. Je m’enfonce un peu plus vers l’Ouest pour tomber sur la Vieille Ville, le dernier quartier *pseudo* typique du centre de Shanghai. On y entre par des portes monumentales (la Porte de l’Ouest, la Vieille Porte de l’Ouest, la Porte du Nord, etc, au moins on se repère facilement =D). En fait de vieille ville, c’est surtout un quartier assez peu rénové qui entoure le Jardin Yu, un parc agréable et plein de bâtiments de type chinois traditionnel. Le parc en lui-même est payant, et je n’avais pas le temps de m’y promener, donc vous n’en verrez que l’extérieur, mais j’y passerai certainement quelques après-midis, d’autant que le salon de thé du Yu Garden est plutôt réputé ! Comme je l’ai dit, j’ai vite traversé la vieille ville pour rejoindre Laoximen 老西门, la Vieille Porte de l’Ouest, où se trouve l’école de calligraphie.

Jai oublié de quelle porte il sagissait ! Vous pouvez voir sur lalbum complet la même photo avec plein de touristes indiens dessus ! Pourquoi ? Hmmm, parce que vous le valez bien ?

J'ai oublié de quelle porte il s'agissait ! Vous pouvez voir sur l'album complet la même photo avec plein de touristes indiens dessus ! Pourquoi ? Hmmm, parce que vous le valez bien ?

Et voilà, un coup de vent, un peu de linge qui pend, des scooters et des vélos, vous êtes en Chine.

Et voilà, un coup de vent, un peu de linge qui pend, des scooters et des vélos, vous êtes en Chine.

Autour du Yu garden, ceinturé par un mur et des petits bâtiments chouettes comme tout.

Autour du Yu garden, ceinturé par un mur et des petits bâtiments chouettes comme tout.

Allez, une petite dernière pour lambiance...

Allez, une petite dernière pour l'ambiance...

Finalement, l’école de calligraphie (上海文化生话技艺考修函授, ShangHai WenHua ShengHua JiYiKao XiuHanShou, plus facile à… hmm, enfin disons que c’est compliqué) était plus difficile à trouver que prévu. La rue est petite, sans rien qui puisse la rendre remarquable extérieurement, l’école en elle-même étant aux troisième étage d’un bâtiment grisâtre, anonyme. Je suis une maman et son fils, monte un escalier peu engageant (j’ai vérifié trois fois, et encore trois fois, pas de doute, le panneau au-dessus de la porte porte bien les mêmes caractères que mon papier). J’arrive juste à l’heure et discute quelques instants avec les deux élèves hongkongais qui seront mes condisciples (et mes seuls moyens de comprendre plus finement les instructions du Laoshi, prononcez lao-cheu). Zhou Laoshi arrive, me repère vite fait, et entame mon éducation.

Pour commencer, il s’assure que mon chinois est bien aussi lamentable que prévu (gagné), je réalise que son anglais est aussi inexistant que prévu (tant mieux). Je lui explique rapidement que je n’ai aucune expérience, que je n’ai jamais calligraphié, même pas tenu un pinceau, et que par conséquent je n’ai aucun matériel avec moi. Il me fait apporter un pinceau, j’emprunte de l’encre à ma voisine, du papier d’exercice à un autre élève, des vieux journaux pour protéger la table. Assis devant ma petite table, je regarde Zhou Laoshi tracer avec méthode trois caractères identiques, trois fois 水 (shui, prononcez shueï, comme dans 风水, fengshui !), mais dans trois styles différents. Allez, je vous avoue que je suis déjà émerveillé.  Il me demande de choisir un des trois caractères. Sans trop savoir, je choisis celui du milieu (je vous montre tout en fin d’article, pas de panique). Zhou Laoshi et ma voisine hongkongaise ont l’air d’apprécier, je comprends que je viens de choisir le style de calligraphie que je vais apprendre ! Cool ! J’ai choisi le mieux !

) la meilleure méthode est encore de suivre le modèle, et de pas se lasser des traits ratés...

Le pense-bête du débutant 🙂 la meilleure méthode est encore de suivre le modèle, et de pas se lasser des traits ratés...

Zhou Laoshi trace des traits horizontaux (heng, 横). Un trait horizontal ne se fait pas d’un trait de pinceau… 10 minutes après être entré dans la salle, me voilà devant mon papier, le modèle, je sais tenir un pinceau depuis 27 secondes, « maintenant, à toi ». J’ai dû avoir l’air un peu incrédule.

léger remonté, appuyer le pinceau pour faire le biseau, trait horizontal bien régulier (de la même taille que le pinceau), pause, appuyer le pinceau et remonter en légère diagonale pour faire le biseau final. Plus facile à dire quà faire !

Voilà comment on trace heng : léger remonté, appuyer le pinceau pour faire le biseau, trait horizontal bien régulier (de la même taille que le pinceau), pause, appuyer le pinceau et remonter en légère diagonale pour faire le biseau final. Plus facile à dire qu'à faire !

Je vais passer l’essentiel des deux heures que durent le cours à tracer des heng, soit 5 pages de papier ! Zhou Laoshi a approuvé 2 de mes traits, whouhou ! Pour les autres, … bu keyi (ça va pas). Ma voisine me confie mi-figue mi-raisin que les deux premiers mois, elle n’a fait que ça, apprendre à tracer les traits. Hum. Donc, d’ici 6 mois, je devrais être capable d’écrire un ou deux caractères ! Whouhou² !

La Calligraphie pour les Nuls.

Vers la fin du cours, Zhou Laoshi décide que je peux gâcher du papier avec d’autres traits, et me montre comment tracer Shu (竖), le trait vertical et Pie (撇), « l’apostrophe », trait de haut en bas et de droite à gauche. J’ai droit aussi à Na (捺), en bas à gauche, et Shu gou, vertical à crochet (竖钩).

Entouré de petits enfants chinois qui viennent voir où j’en suis, alors que Zhou Laoshi passe de temps en temps rectifier ma position, corriger un tracé, m’indiquer mes erreurs,  au besoin grâce à ma voisine hongkongaise-qui m’a-pourtant-dit-son-nom-mais-je-l’ai-honteusement-oublié, les deux heures passent comme des nuages de brumes sur les Montagnes Jaunes. En sortant, mes camarades m’emmènent dans un magasin pour acheter tout le matériel nécéssaire. J’ai donc désormais un pinceau, du papier, de l’encre, de quoi protéger une table, la pierre à encre pour contenir l’encre liquide (on ne fait plus l’encre à la manière traditionnelle, où il faut mêler de l’eau à de l’encre en bâtonnets), le tout pour moins de 10€. Plutôt cool.

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce cours ! Dommage, cette semaine, pas de cours. reste à m’entraîner chez moi, la pratique étant le seul moyen de progresser. 好好学习,天天向上 ! (bien étudier, progresser chaque jour)

Ah oui, au fait, je prépare un article avec toutes les infos pratiques pour suivre mon voyage (mais que vaut un yuan ?!?, mais c’est où donc le Yu Garden par rapport au Shanghai Museum ?!?, ce genre de questions).

Written by shanghaida

novembre 16, 2008 at 9:10

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Saint François-Xavier, paroisse catholique internationale de Shanghai.

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Vous aurez compris que ma journée de samedi (8 novembre) a été assez bien remplie, j’espère que vous serez ravis d’apprendre que celle de dimanche a été tout aussi exaltante !

Pour une fois, j’ai réussi à me lever pour la Messe de 10h30. La paroisse internationale est située assez loin de tout, il faut bien le dire, et j’expérimente l’impression étrange que ça fait d’aller à l’église en taxi…

Qui dit paroisse internationale dit Messe dans une langue plus internationale que le chinois, en l’occurrence en anglais (elle est parfois en français, enfin paraît-il parce que ça n’est jamais arrivé depuis mon arrivée). Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion de participer à une Messe dans un pays anglophone, mais il faut absolument que je vous le décrive !

Rien dans le déroulement de la Messe n’est changé (et heureusement !). Par contre, les chants, c’est assez énorme ! La chorale doit faire 70 personnes (tous philippins), accompagnés par une guitare électrique, un piano, une basse, deux-trois autres instruments… Je ne peux pas être trop précis, j’ai en général l’attention un peu ailleurs que sur les musiciens =D Oubliez les chants en latin, les mélodies über compliquées, ici on fait dans la pop catho… et ça marche ! Des mélodies simples, des paroles toutes simples aussi, et on se retrouve à chanter comme un pinson alors qu’on n’avait jamais entendu le chant avant et qu’il est quand même chanté en anglais par des Philippins ! Je dois dire que j’aime bien, un vrai exemple pour les groupes de prière. Le temps dira si je ne vais pas finir par regretter nos chants, mais pour l’instant ça me plaît.

Ambiance assez internationale, pas mal de Français, beaucoup de Philippins, des Chinois, des Américains, des Africains. Je ne suis pas du tout intégré dans la communauté pour le moment, juste par manque de temps, j’ai toujours un truc à faire juste après la Messe, ce qui fait que je n’ai jamais pris le temps de discuter avec les gens (notamment mon curé :|). Peu de choses organisées pour les jeunes, je tâte un peu le terrain pour motiver des jeunes Français, pas trop de retour pour l’instant… Peut-être que ça se fera, peut-être pas, peut-être avec des gens inattendus ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire, chers frères et soeurs 🙂

A propos du coeur du sujet… C’est pas si facile de prier en anglais =S J’ai bien besoin de vous pour me soutenir au long des jours !

Written by shanghaida

novembre 12, 2008 at 12:59

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Une belle journée à Lujiabang Lu

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A la fin de cette journée bien chargée, l’impression qu’elle a été parfaite me donne envie de supporter la lenteur de mon accès à ce blog et de jeter sur le papier virtuel pour vous raconter pourquoi elle a été si pleine et si cool, et oui j’aime les phrases longues, compliquées et pleines de virgules et d’adjectifs inutiles.

Hop, voilà pour l’intro (en 1 phrase, mais longue, compliquée et pleine d’adjectifs inutiles).

La journée d’aujourd’hui commencer hier, vers 18h30. A partir de ce week-end, et jusqu’à dimanche prochain se tiennent à Shanghai les Master Series de tennis, où toutes les grosses pointures du tennis mondial seront présentes (bon, en fait j’en sais rien). Or, les places pour le week-end sont vraiment chères, autour de 600 yuan les moins chères, ce qui fait un peu beaucoup quand même. Alors que j’avais déjà renoncé à y aller, deux amies/collègues me relancent pour y aller dans la semaine, pour deux fois moins cher. Galant et fort obligeant comme je le suis, j’ai pas pu m’empêcher d’accepter, ce qui m’amène à notre jour d’aujourd’hui (ça, c’est pour les amateurs de langue française qui auraient survécu). Il faut acheter les billets dans un guichet, il n’y en a que deux à Shanghai…

Aujourd’hui, rendez-vous à 10h00 à Lujiazui, station de métro sur la ligne 2. 8h00, ma journée démarre. Le réveil sonne, je bondis pour l’éteindre. Je me rendors dare-dare . 9h35, une des deux m’appelle pour me dire qu’elle risque d’être 5 minutes en retard. Hum.

Deuxième coup de chance de la journée, elle avait quelque chose à faire à Jing’An Temple (c’est ma station). C’était improbable, donc je m’attendais assez à la rencontrer dans la station. Bingo.

Troisième coup de chance : la troisième personne était presque pas trop en avance, du coup elle n’a pas trop attendu. Ouf. J’avais de terribles scrupules.

On se retrouve donc tous les trois dans le mall de Lujiazui, à la recherche d’un stand qui vende les fameux tickets, avec « Troisième étage, magasin de sport, vous pouvez pas le rater » pour seul renseignement. Errance dans un magasin de sport fort justement appellé Sport City (de la taille d’un petit Décathlon), on trouve le très discret guichet. Ca y est, un quart d’heure et 600 kuai plus tard, on a les billets.

Brunch à deux au Starbucks du coin (y en a partout, presque autant que des KFC =S). Chocolat chaud et scones à l’orange, la journée est assez agréablement entamée, avouons-le.

La journée continue à People’s Square, dont je vous avais déjà parlé. A 6, on déjeune mieux qu’à deux, même au Burger King (hé mais ils font des burgers monstrueux, finalement c’est pas mal), autour de plats typiques de la haute cuisine française (Whoopers double cheese double bacon ! Whééééééééééé ! ! !). Une Chinoise, un Franco-vietnamien, deux Franco-chinois, un Français.

14h, on prend à deux la direction du Fabric Market, temple du vêtement sur mesure, pagode du cashmere, de la soie, du marchandage serré et un des sanctuaires de la bonne affaire de Shanghai. Le Fabric Market, comme son nom l’indique (=P), c’est l’endroit où on peut se faire faire des vêtements sur-mesure pour des prix tout à fait modiques. Je ne sais pas si c’est une habitude chinoise ou si c’est simplement une question pratique, mais les professions sont regroupées à Shanghai dans des malls, rues ou quartiers particuliers. Par exemple, si vous cherchez de produits high-tech (portable, Ipod), il faut aller dans un des trois malls de Xujiahui, où sont concentrés tous les vendeurs de portables, ordi portables, clés USB, appareils photos numériques et DS. Pour la photo, direction Xietu Lu/Luban Lu, le mall de la photo (5 étages). Pour les lunettes, il y a un mall à la Gare de Shanghai. Pour les faux, c’est Qipu Lu (la rue Quipu). Pour le sur-mesure, c’est donc à Lujiabang (entres autres).

L’idée c’est donc d’imaginer (bon courage) un mall, c’est-à-dire un centre commercial sur plusieurs étages (un bâtiment entier) occupé entièrement par des toutes petites « boutiques ». Pas de vitrines. Pas de place. Des vêtements du sol au plafond, partout où le regard porte : suspendus ; sur des cintres ; posés sur des présentoirs ; sur les mannequins ; en train d’être essayés par les très, très nombreuses personnes ayant eu la même idée, le tout dans des échoppes de 2-3 m². 3 étages de capharnaüm.

Des couleurs, des tissus, du sol au plafond. Manteaux, vestes, chemises, soieries.

Des couleurs, des tissus, du sol au plafond. Manteaux, vestes, chemises, soieries.

On est y restés toute l’après-midi (et hop, je gagne 10 points dans l’estime des jeunes filles qui liront ce blog -wait, qui lit ce blog ? 😥  ) !

Au final, un costume (noir avec des petites rayures puisque vous tenez tant à tout savoir) pour 450 kuai, un manteau long en laine assorti à mon chapeau =D pour 400 kuai, une chemise pour 100 kuai, le tout bien évidemment sur mesure. J’ai négocié rudement, marché des kilomètres, bousculé pas mal de gens, dépensé beaucoup d’énergie à ne pas tourner la tête en entendant parler français (les Français étaient largement sur-représentés aujourd’hui à Lujiabang, y en avait littéralement partout), bref, les joies du shopping. Je suis assez content de la progression de mon niveau de chinois. Plus d’une centaine de caractères appris depuis mon arrivée et mon chinois parlé n’a plus rien à voir avec celui que j’avais en arrivant !

Assez fatigué, j’ai estimé qu’à 18h30 le temps était venu de repartir de mon côté. Expérience nouvelle encore : le coiffeur en Chine. Hé ben, c’est rudement chouette (n’ayons pas peur des mots). Entré pour une coupe toute bête, j’y suis resté une bonne heure, et pas seulement parce que je ne comprenais strictement rien à ce qu’ils me racontaient. J’ai subi trois shampooings, dont deux avec le lavage complet (comme en France), mais allongé, et un autre qui est en fait un massage du cuir chevelu… Ils font aussi le massage des épaules, et on peut demander à se faire masser les bras et le dos. Bref, la coupe en soi est assez accessoire. Elle est aussi SUPER laide dans mon cas, un vrai record dans la mocheté en sortant de chez le coiffeur (et pourtant, je connais). J’ai quand même du mal à regretter, c’était vraiment une bonne expérience.

Comme je sentais que ma journée était quand même un peu vide, j’ai laissé tomber la casanière sortie du samedi soir pour un trip chez le marchand de DVD du coin. Là encore, un endroit agréable : tout petit, mais le vendeur est très sympa. On peut trouver des films excellents, des grands classiques aux tout récents succès(le dernier 007 y était, alors qu’il sort à peine au cinéma -mais ils n’ont  pour l’instant que la version chinoise). Le DVD vaut 7 yuan…

Playlist de la semaine prochaine :

– Letters from Iwo Jiwa (Clint Eastwood) ❤

– Hero (Zhang Yimou)

– Good Bye Lenin (mieux vaut tard que jamais)

– Braveheart =D (pour les soirées DVD à plusieurs !)

– Apocalypse Now

– H2G2 (je crois pas avoir autant ri de ma vie que devant ce film, mais c’est du très lourd dans l’absurde)

– Assembly, un Bands-of-Brothers-like mais en Chine (dixit M. Vendeur de DVD)

– Devils on the Door Step (un film chinois que je ne connais pas du tout)

– Where Eagles Dare (Clint Eastwood), je viens de le regarder et je me demande comment j’ai pu vivre sans l’avoir vu – 1968 !

Je complète donc ma DVDthèque qui compte déjà Lost in Translation, Ugetsu (film jap’ des années 50, envoûtant), There Will Be Blood, No Country For Old Men, Charlie Wilson’s War, Steamboy (par le réalisateur d’Akira, peut-être le plus beau dessin animé de tous les temps, au pur niveau technique en tous cas).

TOUTES LES PHOTOS: http://www.flickr.com/photos/31813075@N08/sets/72157608764830136/

Written by shanghaida

novembre 9, 2008 at 4:17

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« Promenade au Shanghai Museum » ou « Adrien au Pays des Merveilles »

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Dimanche dernier, je suis allé visiter en coup de vent le Musée de Shanghai, un des plus réputés de Chine pour ce qui est de l’art ancien.

Lancé vers mon objectif, j’ai donc pris le métro, avalé les couloirs gigantiques de la station de la Place du Peuple et je me suis retrouvé au milieu du Parc du Peuple (People’s Square en VOST, 人民广场 en VO chinoise). Après une petite heure passée à tourner en rond et à confondre Shanghai Museum et Shanghai Art Museum (rien à voir pourtant, il y a des fourmis géantes et irisées sur le mur du Art Museum -_-), j’ai enfin trouvé le, hum, discret Musée de Shanghai.

Hé oui effectivement, c’était pas petit. Je fais la queue devant un groupe de Japonais. A peine 10 minutes plus tard, je rentre dans le musée proprement dit, favorablement disposé par le fait de ne rien payer du tout (et pour cause, il n’y a même pas de guichet, ça a des bons côtés le communisme =D). J’hésite un quart d’instant entre l’expo sur les bronzes antiques et LA section calligraphie.

Et là… hé ben, des vitrines avec du papier couvert de caractères, vous vous attendiez à quoi exactement ?

Très clairement, c’est une section un peu exclusive. Si vous êtes tout à fait réticents aux plaisirs discrets du papier blanc couvert de petits et de grands caractères chinois, les photos qui vont suivre *risquent* de vous paraître un peu monotones. Si au contraire vous vous sentez l’âme grandie et élevée par ce condensé de raffinement asiatiquement humain, vous allez grave kiffer (si vous me passez l’expression).

La collection est rangée de façon chronologique.

Ce vieil os tout moche et pas très sexy est encore plus vieux que McCain, puisqu’il date allégrement d’au moins 200 ou 300 avant Jésus-Christ. On pense d’ailleurs que l’écriture chinoise viendrait de l’interprétation de signes divinatoires obtenus en balançant des carapaces de tortue dans le feu. Les fendillements dûs à la chaleur dessinent des motifs qui ont au fil du temps été utilisés de manière autonome. Non seulement c’est follement absurde, mais en plus ça explique la perception que les Chinois (disons la culture chinoise pour ne pas vexer les Japonais, les Coréens, les Vietnamiens et les familles auprès desquelles je m’excuse) ont de l’écriture, qui a une véritable dimension sacrée. La législation sur l’écriture et sur l’usage des caractères était un domaine réservé de l’Empereur lui-même.

Le caractère utilisé pour désigner la dynastie (exemple, 明 Ming sous la dynastie Ming) était tabou, interdit d’utilisation dans tout autre contexte que pour désigner la dynastie, tant qu’elle durait. De même, les caractères composant le nom de l’Empereur régnant étaient interdits, ce qui forçait les gens à utiliser un autre caractère, quitte à l’inventer. Le bon côté de cette histoire, c’est que ça permet aux historiens de dater les documents parce que, vous allez le voir, rien ne ressemble autant à un texte officiel chinois qu’un autre texte officiel chinois…

Hmmmm, des lignes et des lignes et des pages et des pages de caractères, miam ! En chinois, calligraphie se dit 书法 (shu1fa3) , terme plutôt difficile à traduire (« livre »-« loi, règle »). Notez d’ailleurs que ce FA3 sert aussi à désigner la France en chinois (法国), fa3guo2, ce qui veut dire « Le Pays de la Loi ». En fait, c’est surtout une question de phonétique (france, faguo), mais c’est quand même plutôt une bonne traduction (en droit, la France est un des modèles de système légicentriste, par opposition au système anglo-saxon). Meiguo 美国 (le beau pays), ce sont les Etats-Unis…

Voilà d’ailleurs le caractère guo en version traditionnelle, non simplifiée (Mao a lancé une grande réforme des caractères dans les années 60 qui a simplifié beaucoup de caractères en réduisant le nombre de traits nécéssaires pour les écrire). Cette photo me permet aussi de vous introduire à la grande variété de styles que les maîtres chinois ont développés.

En voici quelques uns en vrac, d’autres sont dispos sur l’album Flickr.

AU PASSAGE : Mon adresse postale en Chine :

Room 336,
Tong Ji Jia Yuan Hotel Apartment,
No. 1033 Kang Ding Road,
Jing An District.

Shanghai, People’s republic of China.

Soit en bon Chinois de la Chine :

康定路1033号336室
同济佳苑酒店式公寓
静安区

上海市, 中华人民共和国


Written by shanghaida

novembre 4, 2008 at 2:19

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Montagnes Jaunes (3) : les Chutes des Neuf Dragons

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Marche ou crève

Les Mille et Une Marches

Stairway to Huangshan

Lost in Escalation

Les marches de l’Empereur

Go to the summit (or die tryin’)

(Laissez votre imagination éclater en cris de joie dans les commentaires)

La veille au soir, pendant notre excursion dans les rues de Tangkou, nous avons fait la connaissance de Mr. Cheng, le deuxième larron du marché du laowai. Une fois n’est pas coutume (ironie, jusqu’à quand donc abuseras-tu de notre patience ?), c’est lui qui nous a abordés, monté sur sa moto et… casqué ! Mais si, j’ai pas de photos pour le prouver, mais il portait bien un casque. J’en ai eu la larme à l’oeil. Enfin, on avait touché là la véritable Chine, la campagne, l’endroit où des honnêtes travailleurs portent leur casque quand ils chevauchent leur fier destrier, pas comme à Shanghai où les seuls à porter de vagues coques en plastique ressemblant de loin à une protection sont les chauffeurs de taxi-motos. Oui, les chauffeurs. Non, pas les passagers. Non non. Qu’est-ce qu’un taxi-moto ? Basically, comme disent les Anglais, c’est une moto sur laquelle il y a – un peu- de place derrière le chauffeur. On s’accroche comme on peut, on se confie très vite à tous les Saints et on se laisse emporter. C’est… C’est … les mots me manquent un peu, mais si vous avez le coeur bien accroché ou un très bon ange gardien, pas peur des grosses frayeurs (la queue de poisson au bus, là, était-ce bien nécessaire, surtout à 85 km/h ?  —  Non, mais ça passe pas là ! Ca passe pas ! … Ah, si.), c’est une expérience.

Bref, Mr Cheng s’est averé être plutôt sympa et nous a invité dans un anglais à l’accent très british à passer dans son restaurant quand ça nous plairait (après s’être enquis de notre besoin éventuel d’une chambre et d’un repas, hein bon quand même). Du coup, on se retrouve autour d’un thé et de pancakes à la banane pour planifier la montée du lendemain, à discuter des itinéraires avec le patron qui ne se fait pas prier pour nous renseigner. On se décide pour la version longue, c’est-à-dire l’escalade par l’Est (ou l’Ouest ?) en commençant par les Chutes des Neuf Dragons, une suite de bassins et de cascades qui paraissent valoir le détour et qui rallongent nettement l’ascension, d’environ 3h à plus de 6h.

Il faut payer l’entrée… Autour de 60 yuan pour moi, moitié moins pour les étudiants. Ce que vous voyez ci-dessus est l’entré du chemin en lui-même. Rien à dire, c’est vraiment beau, d’autant qu’il n’y avait pratiquement personne à cet endroit. Je ne pense pas qu’aucun des bâtiments que nous verrons durant la montée soit ancien, mais peu importe.On admire la perspective sur le premier pic (Pic du Dragon ?), le calme, la journée à venir.

OK, OK, j’ai fait la même photo que tous les touristes qui reviennent des Huangshan, mais avouez que c’est paradisiaque ! NOTA BENE (quand même) : à ce moment, le chemin ne monte pas.

Après quelques centaines de mètres à suivre les différents bassins, on commence à s’habituer au chemin en béton et aux marches d’escalier (en béton) dès qu’il faut monter.  C’est très bucolique, le chant de la rivière, le bruissement des cascades, les panneaux traduits dans un anglais incompréhensible, les roseaux, le panorama au-dessus des arbres… En arrivant à la Grande Chute du Dragon (qui ne s’appelle probablement pas comme ça =D ), on réalise un peu que la montée ne sera pas solitaire – pour remettre un peu au goût du jour l’euphémisme, un peu malmené en ces temps de crise financière. Je vous ajouterai une photo de la cascade, très belle au demeurant. Au pied de la plus haute chute, un bassin appelé le Coeur du Dragon évoque une légende sans doute hautement intéressante, mais la compréhension des traductions en anglais dépasse largement notre compétence en « Chinish », option décryptage.

Pendant une petite heure, un détour nous fera emprunter des chemins aussi beaux que difficiles. Le dallage est épars, en pierre, beaucoup plus agréable et artistique que le béton (oui, nous autres de la Rive Gauche cherchons de l’artistique jusque dans nos pavés, c’est une sorte de déformation professionnelle). On souffre, on n’est pas encore habitué à la montée, la chaleur commence à se faire sentir. « Ca va être comme ça pendant 15 kilomètres ?? »

Aux alentours de midi, on croise ce bâtiment. Oh, que c’est chouette, une telle cohabitation entre l’Homme et la Nature, ce temple aux toits pointus dans ces flèches de bambous, sur les fonds crénelés de montagnes dont la touffeur se hérisse de rayons (ou un truc comme ça) ! Je m’exclame intérieurement, je jubile de cet instant de Chan (le Zen en chinois) presque incongru… pour tomber au tournant suivant sur 750 touristes en train de pique-niquer, descendre du car qui a suivi la route goudronnée opportunément apportée jusqu’ici ou encore aller acheter des nouilles-minutes à l’hôtel-restaurant qu’est en fait notre chouette-bâtiment-blanc-aux-toits-pointus !

On mange un peu plus haut, au pied de ce rocher. Pour vous donner une idée des proportions, il est plus grand que moi. Durant toute la montée et la descente, on croisera ce genre d’inscriptions sur des rochers, des murs, des parois rocheuses. Je ne sais pas lire les caractères traditionnels (bon nombre de caractères ont été simplifiés dans les années 50 et la façon de les écrire a changé). Si quelqu’un en sait plus que moi sur les tenants et aboutissants de ces gravures/peintures, je suis tout ouïe.

La véritable ascension commence ici : c’est là que la route qui monte de Tangkou rejoint la station de téléphérique qui permet d’accéder au sommet d’un des plus hauts pics des Huangshan (pour simplifier, le téléphérique permet d’accéder au principal hôtel du sommet, voilà). Et… quand on vient de passer trois heures et demie à grimper des pentes abruptes, presque seuls grâce à notre détour/bénédiction du matin, on retourne difficilement dans l’ambiance magasins attrape-touristes vendeurs de saucisses/cannes de marche/boissons fraîches/photos du sommet avec vous en montage dessus/médaille type médaille olypique pour vous récompenser d’être arrivé en haut, et encore bien des babioles inutiles aux aventuriers aguerris et un peu rougeaux que nous sommes déjà.

La vraie montée commence ici, et c’est très bientôt.

PS : Cher public, je sens en toi comme un léger début de perplexité. Vais-je réussir à tenir plus d’un mois avec mon histoire de randonnée dans les Huangshan ? Peut-être pas.

Written by shanghaida

octobre 22, 2008 at 1:14

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Intermède : compter sur ses doigts en chinois

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L’accès à ce blog est un peu ardu de ce côté-ci de la Muraille de Chine, le programme que j’utilisais étant depuis hier soir inaccessible… Du coup, un billet sans aucun rapport avec les Montagnes Jaunes.

Le shopping en Chine est toujours une occupation plutôt plus distrayante qu’en France ; d’abord, et avant tout, parce que le moindre achat se négocie fermement, en chinois c’est mieux, en anglais ça passe de temps en temps, en shanghaien, c’est la classe. Le laowai le plus fraîchement débarqué se retrouve souvent à baragouiner une sorte de bouillie de chinois (« duo shao qian ? »), d’anglais et de langage de signes. Amis de l’auto-dérision, vous apprécierez les efforts des Occidentaux pour se faire comprendre, et les mines réjouies des vendeurs qui ont l’air de trouver ça presque aussi drôle que vous. Autant prendre la chose avec légèreté, puisque c’est un passage obligé : ne pas marchander est inhabituel et ne pas le faire est considéré comme une grossièreté vis-à-vis du marchand, ais-je cru comprendre. En tous cas, ça vous fera perdre la face à vous, puisque seuls les idiots ne marchandent pas… Par considération pour les autres malheureux étrangers qui vous suivront, vous pouvez quand même bien passer 10 minutes à marchander, non ? Notez qu’on ne s’ennuie pas, les marchands étant de véritables héros modernes de la mauvaise foi, certains auraient d’ailleurs pu réussir une très grande carrière d’acteur : il faut les entendre se plaindre que le prix que vous proposez est à peine le prix d’usine (sur un Made in China), qu’ils ne font même pas de bénéfices sur leur dernier, MEILLEUR prix (100 kuai plus bas, on discute toujours), que vous ne trouverez nulle part ailleurs la même chose au même prix et autres tirades d’autant plus grandioses qu’elles sont adaptées au produit…  Il y a plein de petits trucs pour négocier, je détaillerai sûrement plus loin, mais la principale règle est : le marchandage est avant tout un jeu, un rite (les produits sont systématiquement surévalués). La meilleure affaire, c’est quand tout le monde est content…

Tout ça pour dire que, quand la communication n’est pas facile, on recourt aux moyens les plus grotesques pour se faire comprendre, y compris ceux que même les enfants de 5 ans trouveraient totalement débiles. Cependant, les terrains de compréhension commune sont parfois limités : par exemple, la manière de compter sur ses doigts n’est pas la même en Chine (en Asie en général, je crois). Démonstration en images. Image, Français, Pinyin, Caractère chinois, Shanghaien (sans les tons, le ° représente les sons très courts, transcription phonétique « à la française », pas en pinyin).

Un ! Yi !  一 ! I’ yé° !Avec l’index seulement, le pouce ne sert qu’à confirmer que l’interlocuteur a bien compris.

Deux ! Er ! 二 ! Lian(g) !C’est aussi la seule pose connue des jeunes filles chinoises. Si vous avez vu des photos de Chinoises de moins de 25 ans qui ne font pas ça sur un photo, ce sont des montages.

Trois ! San ! 三 !Sé° ! Toujours vu jusqu’ici avec les deux doigts joints. A Shanghai je l’ai plutôt vu avec le pouce et l’auriculaire, mais une amie cambodgienne le faisait avec le pouce et l’index.

Quatre ! Si ! 四!Sse !

Cinq ! Wu ! 五 !Ng ! (comme le ng vietnamien, j’arrive pas à le faire d’ailleurs).

Six ! Liu ! 六!Lo° ! (presque « la »)

Sept ! Qi ! 七 !Tjie° !

Huit ! Ba ! 八 !Ba° !

Neuf ! Jiu ! 九 !Qiou !

Dix ! Shi ! 十 !Zà° ! Les doigts sont croisés, comme le caractère (on peut aussi le faire avec les index des deux mains).

Written by shanghaida

octobre 12, 2008 at 6:02

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Montagnes Jaunes (2) : Tangkou (« Im Mr Hu ! »)

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Après 6 heures et demie de car, je ne reste que quelques minutes à Tunxi (souvenez-vous, c’est l’autre nom de Huangshanshi) où les quatre autres Français me font la fleur de venir me chercher… en minibus ! Il faut bien encore une heure de trajet pour accéder au véritable village au pied des montagnes, Tangkou (塘口). 18 kuai par personne et le minibus pour nous tout seuls, c’est le bon plan du jour. Tangkou n’a pas grand-chose pour elle, et si vous passez votre vie sans jamais y mettre les pieds, vous pourrez sans crainte affirmer que vous n’avez rien raté : c’est une ville dont la prospérité repose intégralement sur le business de la Montagne Jaune. Ah, les joies du néon au kilomètre, des hôtels pour touristes shanghaiens, des embouteillages de bus…

Le tourisme local est donc pas mal rôdé. Dès la descente du minibus (littéralement), un homme se présentant comme étant Mr Hu (prononcez Rou) nous aborde pour nous proposer une chambre. En fait, il se trouve que le Lonely Planet (la Bible du routard pas trop aventurier quand même) cite Mr Hu dans sa description de Tangkou, ce qui fait en quelque sorte de lui LE M. Laowai local (laowai = étranger). Plus tard, on aura l’occasion de rencontrer le deuxième autochtone cité dans le fameux guide, Mr Cheng, avec qui il se partage l’intégralité du marché « laowai-pas-très-riche-mais-potentiellement-escroquable ».

On se met en situation :

Nous, un brin hagards : – « Houlà, une journée entière de car et levé aux aurores, je me sens tout fourbu dans mon corps ! Bon, va falloir penser à se poser pour la nuit, vous croyez qu’il y a des hôtels pas chers ? »

Lui, guilleret : – « HELLO ! I am Mister HU ! »

Nous : -« … 0_ô … mais encore ? »

Bref, Mr Hu nous emmène, nous fait dormir dans une chambre-prison pour 100 kuai chacun, c’est cher, on se fait rouler comme des bleus au restau, on rencontre Mr Cheng qui se balade en moto, on regarde les cérémonies du 59e anniversaire de la Fondation de la République Populaire de Chine à la télé (retransmission depuis la place Tian’an Men), avant de tomber sur un OVNI : Le Flic de Bervely Hills doublé en chinois, une grande émotion.

Départ le lendemain matin vers 8h00, après tout on a quand même une journée entière pour l’escalader, cette Montagne Jaune !

Ne vous inquiétez pas, j’ai énormément de photos de la Montagne elle-même, ce qui compensera la pauvreté picturale de ce billet.

Written by shanghaida

octobre 9, 2008 at 11:29

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Montagnes Jaunes (1) : Shanghai – Tunxi

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Trois jours aux pieds et dans les Montagnes Jaunes. Premier temps : la route à travers la province de l’Anhui.

Pour la Fête Nationale, le 1er octobre, tous les Chinois bénéficient d’un congé d’une semaine. Du coup, moi aussi ! Décision est donc prise avec quelques amis de Sciences-Po d’organiser un petit voyage vers l’un des sites naturels chinois les plus réputés, exalté par les poètes et largement reproduit sur les estampes : les Montagnes Jaunes, Huang Shan en chinois (黄山).

Tout commence donc à la Gare du Sud, à Shanghai (上海南站), vers 9h30. Dans une salle d’attente anonyme, un policier s’égosille dans un porte-voix. Il y a beaucoup, beaucoup de monde : des citadins qui partent en vacances, d’autres qui rejoignent leur région d’origine, une grande diversité de visages et de fortunes. La « Golden Week » est souvent l’occasion de rentrer au pays, de regagner sa ville natale et visiter sa famille, mais c’est aussi tout simplement une des deux semaines de congés payés communes à tous les Chinois qui en profitent pour faire du tourisme (comme tout le monde, après tout).

Je suis censé rejoindre les autres Français à Tunxi (屯溪), l’autre nom de Huangshan Shi(黄山市), qui veut dire littéralement « Huangshan City », « Montagnes-Jaunes-Ville » . Je me retrouve tout seul pour 6/7 heures de bus qui se passent plutôt extrêmement bien puisque j’ai dormi la moitié du trajet. Dommage pour mon chinois, mais ma voisine n’a pas envie de discuter… Petit à petit, après deux bonnes heures de trajet pare-chocs contre pare-chocs pour quitter l’agglomération de Shanghai, on finit par gagner la campagne.

Hé bien, figurez-vous que la campagne chinoise, c’est pas comme la campagne française (oh, une porte ouverte) ! En France, les campagnes font dans l’habitat regroupé : tout le monde construit sa maison au même endroit, on se regroupe en village (et on monte une équipe de foot). Entre les villages, il y a des champs, des vaches, des oiseaux qui chantent et de l’herbe. En Chine, l’habitat est complètement dispersé : les maisons sont plutôt à intervalles réguliers et chaque maison est entourée de champs, d’herbe, etc. Une sorte de damier. Ca ne veut pas dire qu’il n’y a pas de villages, mais j’ai l’impression qu’ils se sont transformés en villes de HLM semées dans le paysage…

L’architecture est TRES particulière : mélange moderne de cube communiste, de building type New-York des années 30 en petit format et d’architecture traditionnelle chinoise, avec presque systématiquement une sorte de paratonnerre sur le toit. C’est laid, mais j’ai vu ce genre de constructions à perte de vue et tout le long du trajet.

Enfin, traverser la campagne même brièvement fait s’interroger sur le futur de la croissance chinoise. Rien à voir entre  Shanghai l’opulente et les champs de l’Anhui. Je sais bien que cette province est l’une des plus pauvres de Chine, mais ça n’est pas rassurant. /!\ Quelques phrases sérieuses /!\ Un des défis majeurs de ces prochaines années pour la Chine sera probablement de réussir sa transition agricole : il faut imaginer, non pas la pauvreté, mais la décrépitude de cette partie du pays, le niveau d’équipement, le délabrement des bâtiments et comparer avec Shanghai, la métropole futuriste qui rattrape à grands pas Hong-Kong ou Kuala Lumpur, voire Tokyo ! Que vont devenir ces campagnes, alors que la Chine est depuis 2006 importatrice de nourriture (principalement de viande) ? A l’échelle du pays, c’est un travail de titan qu’il va falloir livrer pour lancer l’agriculture chinoise dans la mondialisation…

Quoi qu’il en soit, me voici à Huangshan Shi, première partie du voyage terminée !

PS : J’ajoute les photos au fur et à mesure. En fait, l’administration de mon blog est inaccessible depuis la Chine, ce qui m’oblige à *ruser*. Le problème, c’est que du coup le débit est très diminué, et qu’il me faut, genre, un quart d’heure pour mettre en ligne UNE photo !

J’ai mis pas loin de deux heures pour écrire ce message, par exemple.

Written by shanghaida

octobre 7, 2008 at 10:00

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