The French dream more : un an à Shanghai

It’s so Shanghai !

« Promenade au Shanghai Museum » ou « Adrien au Pays des Merveilles »

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Dimanche dernier, je suis allé visiter en coup de vent le Musée de Shanghai, un des plus réputés de Chine pour ce qui est de l’art ancien.

Lancé vers mon objectif, j’ai donc pris le métro, avalé les couloirs gigantiques de la station de la Place du Peuple et je me suis retrouvé au milieu du Parc du Peuple (People’s Square en VOST, 人民广场 en VO chinoise). Après une petite heure passée à tourner en rond et à confondre Shanghai Museum et Shanghai Art Museum (rien à voir pourtant, il y a des fourmis géantes et irisées sur le mur du Art Museum -_-), j’ai enfin trouvé le, hum, discret Musée de Shanghai.

Hé oui effectivement, c’était pas petit. Je fais la queue devant un groupe de Japonais. A peine 10 minutes plus tard, je rentre dans le musée proprement dit, favorablement disposé par le fait de ne rien payer du tout (et pour cause, il n’y a même pas de guichet, ça a des bons côtés le communisme =D). J’hésite un quart d’instant entre l’expo sur les bronzes antiques et LA section calligraphie.

Et là… hé ben, des vitrines avec du papier couvert de caractères, vous vous attendiez à quoi exactement ?

Très clairement, c’est une section un peu exclusive. Si vous êtes tout à fait réticents aux plaisirs discrets du papier blanc couvert de petits et de grands caractères chinois, les photos qui vont suivre *risquent* de vous paraître un peu monotones. Si au contraire vous vous sentez l’âme grandie et élevée par ce condensé de raffinement asiatiquement humain, vous allez grave kiffer (si vous me passez l’expression).

La collection est rangée de façon chronologique.

Ce vieil os tout moche et pas très sexy est encore plus vieux que McCain, puisqu’il date allégrement d’au moins 200 ou 300 avant Jésus-Christ. On pense d’ailleurs que l’écriture chinoise viendrait de l’interprétation de signes divinatoires obtenus en balançant des carapaces de tortue dans le feu. Les fendillements dûs à la chaleur dessinent des motifs qui ont au fil du temps été utilisés de manière autonome. Non seulement c’est follement absurde, mais en plus ça explique la perception que les Chinois (disons la culture chinoise pour ne pas vexer les Japonais, les Coréens, les Vietnamiens et les familles auprès desquelles je m’excuse) ont de l’écriture, qui a une véritable dimension sacrée. La législation sur l’écriture et sur l’usage des caractères était un domaine réservé de l’Empereur lui-même.

Le caractère utilisé pour désigner la dynastie (exemple, 明 Ming sous la dynastie Ming) était tabou, interdit d’utilisation dans tout autre contexte que pour désigner la dynastie, tant qu’elle durait. De même, les caractères composant le nom de l’Empereur régnant étaient interdits, ce qui forçait les gens à utiliser un autre caractère, quitte à l’inventer. Le bon côté de cette histoire, c’est que ça permet aux historiens de dater les documents parce que, vous allez le voir, rien ne ressemble autant à un texte officiel chinois qu’un autre texte officiel chinois…

Hmmmm, des lignes et des lignes et des pages et des pages de caractères, miam ! En chinois, calligraphie se dit 书法 (shu1fa3) , terme plutôt difficile à traduire (« livre »-« loi, règle »). Notez d’ailleurs que ce FA3 sert aussi à désigner la France en chinois (法国), fa3guo2, ce qui veut dire « Le Pays de la Loi ». En fait, c’est surtout une question de phonétique (france, faguo), mais c’est quand même plutôt une bonne traduction (en droit, la France est un des modèles de système légicentriste, par opposition au système anglo-saxon). Meiguo 美国 (le beau pays), ce sont les Etats-Unis…

Voilà d’ailleurs le caractère guo en version traditionnelle, non simplifiée (Mao a lancé une grande réforme des caractères dans les années 60 qui a simplifié beaucoup de caractères en réduisant le nombre de traits nécéssaires pour les écrire). Cette photo me permet aussi de vous introduire à la grande variété de styles que les maîtres chinois ont développés.

En voici quelques uns en vrac, d’autres sont dispos sur l’album Flickr.

AU PASSAGE : Mon adresse postale en Chine :

Room 336,
Tong Ji Jia Yuan Hotel Apartment,
No. 1033 Kang Ding Road,
Jing An District.

Shanghai, People’s republic of China.

Soit en bon Chinois de la Chine :

康定路1033号336室
同济佳苑酒店式公寓
静安区

上海市, 中华人民共和国


Written by shanghaida

novembre 4, 2008 à 2:19

Publié dans Uncategorized

2 Réponses

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  1. Waouh c’est vraiment beau ^^ ma photo préférée c’est la 4e (3e si tu ne comptes pas la photo du musée) ! Les symboles de la dernière photo sont … « incompréhensibles » !(après tout, le chinois est, par définition, incompréhensible ^^) Ils datent de quand ?

    Victoire

    novembre 7, 2008 at 4:12

  2. Chais pas ! J’ai oublié de noter !

    shanghaida

    novembre 9, 2008 at 1:51


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